La recherche de l'émotion

Cet article est totalement subjectif mais il me semble nécessaire de l'écrire. Je vois souvent dans les magazines des oeuvres de peintres présentées comme étant le "must" de la peinture, parfaitement réalisées d'un point de vue technique et pourtant quand je me trouve face à ces oeuvres je n'éprouve pas d'émotion. Je n'ai pourtant aucun reproche à faire d'un point de vue technique : le dessin est souvent parfait à tel point que l'oeuvre semble photographique, la composition n'a pas le moindre défaut et pourtant je reste de marbre. Cela me fait penser à des objets bien empilés, bien agencés mais incroyablement ennuyeux à regarder.  Je me suis demandée pourquoi devant de telles peintures irréprochables je n'éprouvais rien. Pas une couche de peinture ne déborde sur l'autre, à tel point que l'on peut se demander si même il y a une touche particulière reconnaissable au peintre. ? De telles oeuvres j'en retrouve d'ailleurs réalisées par différents peintres à un excellent niveau sans que j'arrive pour autant à dire de qui elles sont.

Au contraire, je me suis retrouvée devant des œuvres moins léchées techniquement que j'appréciais particulièrement et qui me transmettait une émotion sans pareille. J'en ai recherché les raisons : couleurs, excès parfois dans la matière les formes exubérante, touche reconnaissable de l'artiste...un peu comme si l'on passait d'un hyper-réalisme froid à Frida Khalo ou Séraphine de Senlis, ou encore à Tamara de Lempicka, Henriette Ronner Knipp. Sans doute le côté humain, non réfléchi, spontané, brut me touche t-il ? Ces peintures ont pour moi une force incroyable.

Il me semble donc en conclusion que la peinture c'est aussi la recherche de l'émotion et de sa transmission avant tout et non la recherche de la perfection technique que je retrouve dans certaines oeuvres. Mais bien sûr si moi je reste froide à la technique implacable lui préférant l’exubérance de certains peintres, (Bruegel l'ancien, Rubens, Goya...) d'autres y seront sensibles : tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas ?
Cornelis Norbertus Gysbrechts - XVIIème siècle


F.Goya "Le Sabbat des Sorcières"1797-1798




Jérôme Bosch


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